Le 17 juin 2021, sur la demande du Conseil d’Administration de l’école, nous vous avons communiqué un questionnaire bilan sur les situations de violences sexistes et sexuelles durant l’année scolaire 2020-2021 à CentraleSupélec. L’objectif était de mieux appréhender les schémas récurrents, afin de les anticiper et d’adapter notre sensibilisation. La participation a été massive et nous vous en remercions, parce que sans vous nous n’aurions pas pu mettre en lumière ces chiffres.

Mercredi, conjointement avec la direction de l’école nous avons communiqué les résultats du questionnaire, qui ont fait l’objet d’un article dans Le Monde. De notre côté nous avons voulu mettre en lumière les résultats du questionnaire sur la promo 2023, c’est pourquoi les chiffres diffèrent. Et les résultats sont révoltants. Une violence transparaît, plus grande que ce que chacun·e n’aurait osé imaginer. Même si l’on est tou·te·s conscient·e·s des violences sexistes et sexuelles qui sont tous les jours commises dans tous les milieux sociaux, voir ces résultats pour ce campus dans lequel on vit, avec ces gens que l’on côtoie reste un choc.

Cette violence ne se réduit pour autant pas à CentraleSupelec : déjà le scandale de SciencePorcs l’année dernière doit mettre la puce à l’oreille, mais surtout des chiffres sur la situation en France existaient déjà. Malheureusement ces chiffres ne sont pas si surprenants tant cela reflète la réalité de la société que les féministes ne cessent de rappeler.

Nous avons donc créé ce questionnaire dans le but de le répéter d’années en années, et avec l’espoir de voir, avec les actions conjointes de Çapèse et de l’administration, les chiffres diminuer encore et encore. Au-delà du campus, nous encourageons les autres écoles à utiliser ce questionnaire sur leur campus, pour en finir avec cette impression que ce n’est que chez les voisins que les horreurs arrivent, et pour que de plus en plus les langues se délient et qu’enfin on écoute les victimes. Nous voulons insister sur ce point, car les victimes de VSS sont encore trop souvent confrontées à de l’incrédulité, à la remise en cause de leur propos

Mais alors pourquoi maintenant ? Pourquoi ce questionnaire révèle une situation catastrophique ? Aurait-on pu voir cette détresse avant ? Jamais avant un questionnaire de cette ampleur avait été réalisé, de plus ce questionnaire est anonyme, ce qui permet aux victimes de ne pas s’exposer et leur permet de s’exprimer librement. De plus, les termes de viol, agression sexuelle, harcèlement sexuel et propos sexistes ont été défini par les termes legaux et pénaux qui s’y rapportent. Cela a pu permettre aux victimes de mettre des mots sur ce qu’elles ont subi.

Ce paragraphe s’adresse aux personnes victimes de violences sexistes sexuelles à CentraleSupélec. Nous vous croyons, nous vous soutenons, et nous ne cesserons de nous battre pour que votre vécu ne soit pas celui d’encore tant d’autres. Nous vous remercions une fois de plus de nous avoir fait confiance et de nous avoir aidé à faire remonter à la surface vos témoignages.

Malgré la lourdeur de ces résultats, nous pensons que leur publication était une chose à faire et on espère qu’ils contribueront à une prise de conscience au sein de l’école mais plus généralement dans les études supérieures. Alors multipliez les enquêtes. Laissez aux victimes une chance de parler. La honte doit changer de camp, et ça commence par donner la parole à ceux qui n’en ont plus. Ça peut arriver partout, faire semblant de ne pas voir c’est déjà pénaliser les victimes. Nous pouvons tou·te·s faire attention à ce qui se passe autour de nous, poser des questions…

A présent, nous sommes tous et toutes concernés.

#Faiteslescomptes

Çapèse ⚖️